Le Sentier

Besoin impérieux de longer le sentier. Gaspard m'accompagne: museau à raz du sol. Les feuilles craquent, la nature mue, remue, les glands jonchent la terre caillouteuse. Absence de genêt. La promeneuse aux jumelles a modifié son guet. Elle a changé d'adresse et de position, pour suivre son invisible quête. Les mûres virent au noir; les bruyères envahissent. Attente du roux.

Le ciel est sans vent.

Jour Gris

Journée de pré-automne. Le ciel est sans couleur, sans forme, sans ambition. La nostalgie gagne. Le silence pèse les mots futurs. Les petits gestes quotidiens rassurent: faire chauffer le café, prendre le violon, se recentrer sur les objets familiers; Je suis en mal de bras. Attendre que la nuit gagne pour se lover dans des rêves éveillés. Sommeil foetal.

Coucher de soleil sur Saint Pabu

Je me promène à pied avec un GPS. C'est un étrange compagnon: un roi mage sans étoile. Il trace ma route, me dit si je m'éloigne ou bien me rapproche de mes amis, me ramène à mon point de départ.
Il m'évite tout effort mnésique, me laissant libre de voir, de sentir, de flaner, de photographier cette côte dont chaque découpe ouvre des voies à de panoramiques rêveries.

In Girum Imus nocte et consumimur igni

Pour etre présent dans la toile des échanges citoyens.
Pour que au fil des jours, vous puissiez découvrir les paysages du Finistere et leur variété.
Mais aussi
Pour s'arrêter, reprendre les chemins de l'écriture;
pour le lecteur clandestin.
Pour l'errance, pour marcher sans faim, avancer ou repartir, pour continuer;
Pour les amis de toujours, d'ailleurs et de nulle part, pour ceux à venir.

Enfin pour jeter, telle une bouteille à la mer et inquiet du dernier soir, un dernier message dans l'encre renouvelée de la nuit.